Fiche technique:


Distribué en Europe et Brésil
Développé par Compile
Publié par Sega
Réalisé en 1993
Taille de 512ko
Périphérique(s): Control pad
Genre: Shoot

La critique de Retro Kidd:


Quand on parle du shoot’em up ultime sur Master System, R-Type vient naturellement à l’esprit. Mais Compile, l’équipe de développement à l’origine de cette conversion remarquable, ne s’est pas arrêtée en si bon chemin : elle a aussi offert à la SMS une production exclusive, aujourd’hui devenue culte, ce qui ne fut pas toujours le cas : non seulement le jeu a été handicapé par l’abandon de son titre original (la série « Aleste » est assez populaire au Japon et en dehors), mais il est de plus sorti en fin de vie de la console en Europe, dans l’indifférence générale (la version Game Gear, plus connue, est totalement différente).

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Une fois n’est pas coutume, l’action se situe après la grande crise de 1929, et vous êtes chargés de restaurer la paix mise à mal par tout un tas de pilotes ruinés, devenus pirates pour subsister. Le design du jeu, assez original, combine à la fois des éléments S.F. (vaisseaux, armement) et rétro (décors). Vous disposez d’un armement modulable en récupérant des « capsules » numérotées de 1 à 6. Il faudra les utiliser judicieusement, sachant que l’arme en apparence la plus puissante ne sera pas nécessairement la plus efficace suivant la situation. Le tir rapide est automatique, mais dès que vous le relâchez après l’avoir maintenu quelques secondes, une onde spéciale dévaste tout ce qui se trouve devant vous. Une excellente idée, permettant de disposer d’une sorte d’arme spéciale sans compliquer les commandes pour autant. La vitesse de votre vaisseau est quant à elle adaptable à tout moment d’une simple pression du second bouton.

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Le principe est calqué sur le premier Power Strike (sorti en 88) avec son scrolling vertical mais la comparaison s’arrête là tant la cartouche de 4 Mégas (512 Ko) a été survitaminée. C’est bien simple, les amateurs du genre sont en présence d’un véritable « Manic-shooter / Danmaku », incroyable sur une console 8-bit ! Les graphismes sont de toute beauté, les boss d’une taille imposante, et surtout, la vitesse d’animation, le nombre de sprites et la complexité de l’action sont juste hallucinants. Compile fait preuve d’une maîtrise incroyable du hardware de la console, poussée dans ses derniers retranchements, jusque dans la partie sonore, avec des musiques presque dignes d’une machine 16-bit. Pas de doute, le Z80 est en fusion, comme peut être dans aucun autre jeu SMS. Tout a été soigné à l’extrême dans cette production, même les petites séquences d’intro et de fin, façon animé.

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Le seul défaut que l’on trouve au jeu, il faut le reconnaitre, c’est sa difficulté exagérée. Le niveau d’exigence est très élevé, réflexes et nerfs d’acier sont indispensables. Tant que vous arrivez à accumuler de la puissance de tir et à perfectionner votre engin, la progression est déjà douloureuse, mais se retrouver démuni au milieu d’un stage demande des efforts surhumains pour arriver à survivre ! Si vous pouvez surmonter cet inconvénient, goûtez à la "substantifique moelle orgasmique" du shoot sur Master System, incomprise à son époque, mais tellement bien reconnue de nos jours que la côte de la cartouche (rare mais pas introuvable) fait l’objet d’abus notoires!